A J+1 vous commencerez à marcher avec 2 cannes en appuyant sur le membre opéré.
La sortie vous sera proposée à partir du 3ème jour. Plus tôt si vous êtes dynamique, plus tard si vous êtes fatigué ou si un départ en centre de convalescence est prévu ou bien sûr si une complication survient. Un rebond douloureux à 48h est classique ne vous en inquiétez pas.
Risques & Complications
Les complications per-opératoires :
Elles sont franchement imprévisibles allant de la difficulté à suturer vos tendons de mauvaises qualités quelquefois dégénératifs, à une fracture partielle de votre fémur ou du cotyle, à une fausse route de la tige fémorale par ostéoporose avancée, à une paralysie provisoire du nerf sciatique par compression, à une fracture partielle d'une aiguille suture d'un foret de mèche...
En général si en per-opératoire une complication survient nous faisons tout pour qu'en fin d'intervention cette mauvaise surprise soit réglée...
Lorsque par contre la complication n’est visible que sur la radiographie de contrôle quelquefois une ré-intervention précoce peut ou doit vous être proposée.
Les complications précoces :
- Un hématome pouvant par son abondance nécessiter une nouvelle intervention de drainage en particulier si la cicatrice coule pour éviter une surinfection rétrograde.
- Un écoulement séro- lymphatique : il s'agit d'un écoulement jaunâtre stérile qui s'écoule par l'ancien orifice du drain, en général il se tarit au 15e jour spontanément.
-Une luxation de la prothèse : il s'agit d'un déboîtement très douloureux qui nécessite une réduction (emboîtement) sous anesthésie. Une luxation précoce n'est pas grave si elle reste isolée , cependant la récidive oblige la plupart du temps à changer rapidement le cotyle prothétique par un cotyle anti-luxation pour que vous soyez tranquille par la suite. Le risque de luxation est plus important avec l'âge (au-delà de 80 ans), les antécédents neurologiques (maladie de Parkinson, éthylisme chronique...) ou bien lorsqu'on a cherché à raccourcir la balance musculaire de la hanche... (Mieux vaut l'allongement d'un membre plutôt qu'un raccourcissement qui pourrait occasionner une instabilité récidivante). Le non-respect des consignes de rééducation peut également aboutir à une luxation précoce.
- Une escarre du talon ou des fesses est possible par manque de mouvement malgré les précautions d'usage (massage, bandages, mobilisation précoce...).
- La phlébite : une veine se bouche par un caillot de sang parce que vous êtes alité. Ce caillot peut bouger et remonter jusqu'à vos poumons réduisant toute ou partie d'une zone d'échange d'oxygène sanguin : c'est l'embolie pulmonaire qui peut être mortelle ! Les injections systématiques d'anticoagulants et les bas de contention veineuse minimisent ces risques mais ne les annulent pas complètement.
- L'infection précoce urinaire chez la femme alitée se résout assez facilement par une antibiothérapie.
- Une décompensation de maladies préexistantes (prostate, coeur, poumons, sénilité...).
- L'infection précoce de la prothèse est beaucoup plus rare mais beaucoup plus grave nécessitant prélèvements bactériologiques multiples (sur site, hémocultures, per-op...) pour mettre en place une antibiothérapie adaptée, lavage articulaire quelquefois ablation de la prothèse...
- Une perte sanguine importante chez un sujet préalablement fragile et pré anémique peut conduire à une transfusion sanguine dont la responsabilité de prescription incombe à l'anesthésiste.
-Une inégalité de longueur des membres inférieurs peut être favorisée par une arthrose lombosacrée fixant le bassin, ou bien être en rapport avec une re-tension musculaire souvent obligatoire pendant l'intervention. Elle nécessite quelquefois l'usage d'une talonnette de compensation.
Les complications ultérieures :
- La persistance d'une boiterie par insuffisance des muscles fessiers soit parce qu'elle préexistait soit parce que les muscles stabilisateurs ne sont pas assez renforcés après l'intervention (importance fondamentale de marcher le plus possible après l'intervention) ou bien qu'ils se soient fragilisés car vous avez abandonné trop vite les cannes anglaises (2 cannes obligatoires pendant 45 jours).
- La luxation secondaire de la prothèse est moins fréquente mais toujours possible souvent favorisée par une chute.
- Le bris de prothèse est possible également favorisé par une chute.
- L'infection secondaire est toujours possible. Elle est redoutable. C'est pourquoi il faudra prendre des antibiotiques à la moindre alerte d'une infection cutanée, dentaire, broncho-pulmonaire, O.R.L. ou urinaire. Ceci pour éviter la migration voir la fixation de bactéries sur la prothèse, nécessitant alors le plus souvent le changement de l'implant et un lourd traitement antibiotique dans le meilleur des cas. L'ablation de la prothèse sans en remettre une autre quand le germe est multi-résistant aux antibiotiques peut être envisagée...
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-L'usure de l'implant et son descellement dépendent étroitement de la nature des biomatériaux utilisés. L'usage de ciment entraîne un descellement possible; l'absence de ciment vous met théoriquement à l'abri de cette éventualité. Cependant la fixation primaire d’une prothèse de hanche est obtenue par press-fit, c'est-à-dire que la prothèse entrée en force est maintenue dans votre os par élasticité même de cet os, elle est provisoire et doit obligatoirement être relayée par la fixation secondaire. La fixation secondaire définitive s'obtient par repousse osseuse directement sur le titane de votre prothèse.
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- des douleurs neuropathiques (d’origines nerveuses de diverses causes) peuvent persister ou apparaitre en particulier après une prothèse de hanche pour ostéonécrose.
- si la fixation secondaire ne se fait pas ou mal ou bien qu’elle se détruit (chute) elle se manifestera par des douleurs de cuisses anormales. Cela pourra obliger votre chirurgien à vous ré-opérer.
Enfin la sensation de réussite ou non d’une intervention est par nature subjective dépendant de chaque patient. Quelquefois même avec une prothèse parfaitement posée des douleurs persistent.
N’hésitez pas à revenir consulter votre chirurgien qui vous connait , connait votre prothèse et votre anatomie et pourra trouver une cause (même indépendante de votre prothèse) à la persistance ou à la réapparition d’une douleur.
La liste des complications développées ici n'est pas exhaustive.
Se référer aussi au Chapitre «INFORMATIONS CONCERNANT LA CHIRURGIE FROIDE PROGRAMMÉE DU MEMBRE INFÉRIEUR»
Les six premières semaines après l'intervention=
2 cannes pendant 45 jours !!!
La récupération de la marche commencera avec un kinésithérapeute lors de l'hospitalisation.
Ensuite vous partez soit en convalescence (car vous vivez seul(e)), soit vous rentrez à votre domicile comme prévu.
Les ordonnances de sorties comporteront:
- soins infirmiers avec pansements et ablation des agrafes à J+15,
- injections d'anticoagulant journalier avec surveillance des plaquettes sanguines,
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-ordonnance de rééducation. (2 cannes pendant 45 jours +++ pour protéger les sutures tendineuses, pour éviter de tomber et pour éviter de conserver une boiterie!!!)
- un Rendez-Vous avec votre chirurgien à 45 jours avec une radiographie de contrôle.
Le kinésithérapeute vous donnera un certain nombre de conseils et vous aidera à aménager votre domicile :
- éliminer les surfaces glissantes (tapis...)
-éviter les fauteuils et canapés trop bas et trop moelleux. Si vous êtes grand utiliser un réhausseur de WC.
-éviter de croiser les jambes.
N’hésitez pas à re-consulter plus tôt votre chirurgien ou votre médecin en cas d’écoulement suspect de votre cicatrice: un hématome fistulisé représente un risque potentiel d’infection majeur qui doit être drainé à temps pour éviter une surinfection!